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Maître Eckhart - maîtresse Mechthild : père et (grand-)mère de la mystique allemande
Quant à la pensée des deux mystiques, il est évident que la béguine ne dispose pas de la culture théologique savante auquel seul un clerc pouvait avoir accès. Elle ne saurait préfigurer les spéculations ontologiques de son illustre successeur. Néanmoins l'intensité existentielle de ses écrits ainsi que son insistance sur la nécessité d'abandonner Dieu pour le trouver ont dû toucher celui qui deviendra le père de la mystique rhénane. Peut-être alors pourrait-on nommer Mechthild la (grand-)mère de cette mystique ? Et si le grand théologien est appelé " maître " Eckhart, la béguine pourrait supporter le sobriquet de " maîtresse " tant pour l'enseignement qu'elle prodigue et qui est reçu avec respect par son entourage, que par son vocabulaire souvent hautement érotique qui la désigne comme la " maîtresse " de la divinité toute entière.
Bibliographie :
* Lüers, Grete, Die Sprache der deutschen Mystik im Mittelalter im Werke der Mechthild von Magdeburg, München : Ernst Reinhardt, 1926
* Hollywood, Amy, The soul as virgin wife. Mechthild of Magdeburg, Marguerite Porete and Meister Eckhart, Indiana: University of Notre Dame Press, 1995
* Tobin, Frank, Mechthild von Magdeburg, a Medieval Mystic in Modern Eyes, Columbia : Camden House 1995 (p.5)
* Haug, Walter, " Wendepunkte in der Geschichte der Mystik ", in. id. (éd.), Mittelalter und Frühe Neuzeit. Übergänge, Brechungen und Neuansätze, Tübingen 1999, p. 357-377